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Covid-19 : les enseignants, les associations et toutes les équipes de l’Université sont mobilisés auprès des étudiants

Vice-présidente de la Vie étudiante, Karine Marot revient sur les différentes mesures déployées depuis bientôt un an pour répondre aux situations de précarité, de détresse matérielle ou psychologique rencontrées par les étudiants dans le contexte de la crise sanitaire.


Quand avez-vous commencé à accompagner les étudiants face à la crise sanitaire ?

Dès le 16 mars, nous avons compris que la situation serait complexe et s’inscrirait dans la durée. Nos deux premiers objectifs consistaient à assurer l’approvisionnement en nourriture des étudiants et à leur permettre de suivre les cours à distance, sachant qu’un grand nombre d’entre eux ne possédaient pas d’ordinateur.
Pour les distributions alimentaires, nous avons travaillé, en lien avec le Crous puis avec l’antenne du Secours populaire du campus. Le budget du service social a été abondé, ce qui a permis à la Commission sociale d’aider notamment les étudiants qui avaient perdu leur travail, sachant que beaucoup étaient employés dans la restauration. Plus largement, nous avons pris des mesures pour le maintien de l’emploi étudiant.
En parallèle, nous avons prêté des ordinateurs à plus d’une centaine d’étudiants et nous en avons aidé d’autres à en acquérir un, grâce à des dons (Région Île-de-France et CH-Meridien) et des partenariats (Ecodair, Dell). Des agents de l’Université se sont déplacés avec leur véhicule personnel pour apporter des machines aux étudiants qui n’étaient plus motorisés, en l’absence de service de transport en commun pendant le 1er confinement.

Outre la précarité matérielle, quelles sont les difficultés rencontrées par les étudiants ?

Il existe une grande détresse psychologique avec des cas de dépression voire des idées suicidaires, car de nombreux étudiants sont isolés, en particulier des étudiants étrangers éloignés de leurs familles. Nous avons mené une enquête par SMS auprès de 30 000 étudiants dont nous possédions les coordonnées, pour mieux cerner leurs besoins. Il est apparu que, sur 4 500 répondants, 50 % exprimaient un mal-être. Environ 450 d’entre eux nous ont demandé à être rappelés. Nous avons pu identifier de cette façon 225 situations particulièrement difficiles, certaines étant déjà connues des services sociaux. D’autres étudiants anticipaient une dégradation de leur situation et s’inquiétaient en particulier de perdre leur travail.

« D'importants dispositifs pour répondre à une forme d’usure psychologique »

Quels moyens avez-vous pu mobiliser pour répondre à ces situations ?

Les enseignants se sont beaucoup mobilisés pour aider les étudiants. Nous avons aussi mis en place des dispositifs de consultations psychologiques (service de santé universitaire, Nightline et Proconsult notamment). Par ailleurs, dès avril 2020, nous avons lancé l’UGELine, un répondeur téléphonique d’aide et d’orientation destiné aux étudiants de l’Université. Le dispositif a déjà répondu à près de 500 demandes, sachant que les besoins sont toujours importants aujourd’hui car l’incertitude prolongée provoque une forme d’usure psychologique.
Les répondants sont eux-mêmes des étudiants, d’abord bénévoles puis recrutés sous contrat étudiant dans un second temps, car nous avons remarqué que le pair à pair fonctionne bien. Ils donnent aux appelants des informations pratiques, les orientent vers le service social ou vers mon équipe, selon les cas. Je tiens d’ailleurs à souligner ici que la médaille de l’ordre national du Mérite que j’ai reçue à titre personnel récompense, en réalité, le travail et la mobilisation de mon équipe et de nombreux personnels de l’Université depuis près d’une année.

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