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City-FAB, au service de la durabilité des territoires

Projet d’établissement, City-FAB vise à accompagner les collectivités des différents campus dans leurs stratégies de transformation des territoires. De quelle manière ? Par quels moyens ? Sur quelles thématiques ? Les réponses de Kristin Speck, responsable du projet.


Pouvez-vous nous rappeler l'ambition et les enjeux de City-FAB ?

Monté en partenariat avec le CNRS, CityFAB a pour ambition d'accompagner les collectivités proches des différents campus de l’Université Gustave Eiffel dans leurs trajectoires de transitions par des recherches-action « sur mesure » et le développement de programmes de formation et de dispositifs de diffusion des savoirs. Les trajectoires de transitions sont à entendre comme les stratégies de transformation des territoires vers une meilleure prise en compte des enjeux de durabilité. Elles couvrent un large champ de problématiques : sociale, environnementale, numérique, etc. En partant des besoins exprimés par des collectivités volontaires, l’objectif est de proposer des programmes scientifiques comprenant non seulement une dimension recherche mais aussi de la formation et de la diffusion des connaissances autour de communautés d’apprentissage rassemblant les différentes parties prenantes (chercheur.es, élu.es, personnels techniques, citoyen.nes). 

Pour les territoires, l’enjeu est de disposer d’éléments analytiques et méthodologiques pour les accompagner dans la transition vers des villes et territoires durables : nouvelles connaissances permettant d'améliorer le diagnostic des enjeux mais aussi identification des leviers d'actions possibles ; nouveaux dispositifs de formation pour l’appropriation de ces connaissances et l'adaptation des compétences des personnels techniques et des personnes élues ; dispositifs de diffusion des savoirs vers les citoyen.nes.

Sur le plan académique, et ce en lien avec d’autres projets d'établissement financés par France 2030, l’objectif est de soutenir la production de connaissances via la confrontation de différents modèles et représentations de villes, la production et la gestion de données sur des terrains variés, la conception et la mise en œuvre de modèles de simulation et de compréhension des interactions entre les phénomènes ainsi que la conception, la mise en œuvre et l’amélioration de dispositifs d'évaluation. Il s’agit également de développer des programmes de formation continue et de poursuivre la politique de science ouverte à la société. Ceci sans oublier les opportunités que ce projet offre en matière de stages et de mobilisation étudiante sur les différents campus, et qui permettent aux étudiant.es de renforcer leur employabilité.

Quelles opportunités représente-t-il pour l'établissement ?

CityFAB est lauréat de l'appel à projet "ExcellencES sous toutes ses formes", un programme de France 2030 ayant vocation à financer le développement de projets "signatures" des universités lauréates. C'est pour cela qu’il s'inscrit dans les projets d'établissement. Dans la continuité du projet scientifique de l'I-SITE sur les villes et les territoires durables et en lien avec les autres projets financés par France 2030 (Avid et Forco-VD notamment), City-FAB contribue à renforcer l'université dans ses missions d’appui aux politiques publiques et à valoriser la dimension nationale de l’établissement.

Quels types de compétences en recherche et formation le projet mobilisera-t-il au sein de l'université ?

CityFAB a vocation à mobiliser les équipes, quel que soit leur campus, en fonction des besoins identifiés sur les territoires. Par exemple, des équipes de Nantes pourront être mobilisées si les problématiques soulevées sur le campus de Méditerranée les concernent. Et bien sûr, les équipes du campus de Marne-la-Vallée seront sollicitées pour construire les programmes de formation continue, mais aussi contribuer aux programmes de recherches-action avec nos étudiant.es en formation initiale.

À quelles problématiques City-FAB entend-il répondre ?

À ce stade, mais cela peut encore évoluer au gré des discussions en cours, le dialogue avec les collectivités volontaires fait ressortir deux grands axes de problématiques : un axe autour des données, de leur gestion et utilisation (modélisation, aide à la décision, simulation, etc.). Des collectivités se dotent ou souhaitent se doter de jeux de données pour appuyer leurs processus décisionnels et sont confrontées à la difficulté de leur sélection, mais aussi de leur traitement. Un deuxième axe concerne les questionnements autour de la place des citoyen.nes : des besoins forts ont émergé au cours des discussions sur les questions de l'appropriabilité des politiques de transition par les citoyen.nes, sur les enjeux de démocratie participative. Ces deux grands axes identifiés sur la base de questionnements exprimés de manière assez systématique se traduisent bien sûr très différemment selon les collectivités rencontrées. Au-delà du périmètre de chaque programme autour d'une collectivité, ceci va représenter une source intéressante d'analyses comparatives.

« Construire avec chaque collectivité un projet scientifique partagé »

Comment pourrait se traduire l’accompagnement proposé aux collectivités ?

City-FAB n'a pas vocation à proposer de la consultance ou de la prestation. En ce sens, l'accompagnement commence dès la phase de discussion avec les collectivités, pour reformuler la demande et construire avec chacune d’elles un projet scientifique partagé, avec de vrais axes de problématiques et non uniquement la déclinaison de méthodes. En d'autres termes, l'objectif est bien d’élaborer avec chaque collectivité volontaire un véritable "menu" cohérent autour d'un fil directeur que viendront alimenter des recherches-action, de nouveaux programmes de formation et de diffusion des savoirs. Pour certaines collectivités, ce fil directeur est le virage numérique que prend aujourd'hui leur trajectoire de transition vers des villes et territoires durables. Pour d'autres, l'enjeu consiste à concilier des objectifs de (ré)industrialisation et des objectifs de développement durable. Dans de nombreux cas, ces questionnements vont de pair avec des projets d'aménagement, de rénovation de quartiers spécifiques ou de voiries qui représentent autant de terrains privilégiés d'observation et d'expérimentation.

Quelle est l'actualité du projet et quelles seront ses prochaines phases de déploiement ?

City-FAB s'inscrit dans le long terme. L'année 2023-2024 est consacrée à la poursuite des échanges avec les collectivités pour identifier leurs problématiques, faire appel et mobiliser les équipes intéressées et lancer progressivement les différents programmes de recherches-action. À partir de 2024-2025, la mise en œuvre des premières recherches-action permettra de mettre la focale sur l'analyse des besoins de formation et d'amorcer une phase d'ingénierie pédagogique. En ce qui concerne la diffusion des savoirs, l'approche est très différente selon les collectivités : pour certaines, les citoyen.nes sont à mobiliser le plus en amont possible et pas uniquement en aval du projet. Au-delà des dispositifs déjà proposés par l'université, City-FAB pourra être l'occasion d'expérimentations et d'innovations sur le sujet.
À très court terme, deux webinaires d'information sont programmés ce mois de novembre pour présenter un état des lieux des échanges avec les collectivités et du recueil de leurs besoins aux collègues de la recherche et de la formation. Ce sera l'occasion d'identifier les possibles contributions. À compter du second semestre 2024, de nouveaux webinaires présentant l'avancement du projet seront programmés régulièrement : nous envisageons une programmation par collectivité et une par thématique afin de déployer des réflexions transverses sur les problématiques identifiées. 

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