Vingt-deux candidatures pour dix-neuf retenues. Voilà le bilan du premier appel à projets du programme national Sci-ty, « la deeptech pour les villes et mobilités de demain ». « Une satisfaction à la fois en termes de nombre de candidatures et de leur qualité » se réjouit David Chupin, responsable du programme au sein de la Vice-Présidence Partenariats et Professionnalisation. Portés par des chercheurs et enseignants-chercheurs d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche de toute la France, ces projets lauréats ont pour objectif de contribuer aux stratégies nationales d’accélération pour l’innovation « Ville durable et bâtiments innovants » (VDBI) et « Digitalisation et décarbonation des mobilités » (DDM) et transformer en profondeur nos villes et notre mobilité. Ils entendent par exemple accompagner les EPCI dans leur stratégie bas-carbone, réussir la décarbonation du transport routier de marchandises, valider la formulation d’un matériau bio et géo sourcé pour le marché de l’écoconstruction, baisser le coût de surveillance des infrastructures de transport…
Innover pour les villes et les mobilités de demain
Lauréat de l’appel à propositions « Maturation-pré-maturation » du plan d’investissement France 2030, le programme Sci-ty est copiloté par l’Université Gustave Eiffel et la SATT Erganeo. Il réunit un consortium de 15 établissements d’enseignement supérieur, 6 SATT ainsi que 9 partenaires tels que des pôles de compétitivité et des instituts de la transition écologique ou de recherche technologique. Ambition du programme : accompagner la pré-maturation et la maturation de 250 projets d’innovation* d’ici 5 ans. « En pré-maturation l’échelle TRL (Technology readiness level) des projets est autour de 3 et nous finançons la preuve du concept en laboratoire. Les projets de maturation ont un TRL entre 4 et 6. Là nous finançons le prototypage » résume David Chupin.
L’Université Gustave Eiffel impliquée dans 9 projets
Ouvert aux membres du consortium, le premier appel à projets de Sci-ty a été lancé au mois de mai dernier et les quatre comités de sélection ainsi que le comité exécutif se sont prononcés cet été. 15 projets en pré-maturation et 4 en maturation ont ainsi été sélectionnés pour « leur capacité à répondre aux enjeux des stratégies nationales d’accélération pour l’innovation ». Enveloppe globale de cette première vague : 1 350 500 euros. Parmi les lauréats, neuf sont portés par des membres issus des laboratoires de l’Université Gustave Eiffel : REV3D (UMR Navier), InExtenso (GERS/RRO), Waste to Wealth (GERS/GIE), PLANETE 2050 (UMR LVMT), ReMABio (UMR Navier), Interrogateur (COSYS/IMSE), CICLOPS (AME/GEOLOC), CARBOTRIM (UMR LICIT) et NDTRallway4D (MAST/LAMES et GERS/RRO).
Construction modulaire des bâtiments en béton imprimé, maintenance préventive et prédictive des infrastructures…
Co-porté par le laboratoire LVMT et Efficacity, PLANETE 2050 est un projet de maturation ambitieux qui bénéficie du financement le plus important de cette première vague : 250 000 euros. Son objectif ? Développer « un outil logiciel de référence pour aider les territoires à concevoir, évaluer et piloter leur stratégie et plan d’action de décarbonation. » Financé à hauteur de 60 000 euros – comme tous les projets de pré-maturation, le projet REV3D vise à utiliser l’impression 3D fibrée pour développer des composants et connecteurs en béton pour la construction modulaire des bâtiments. Les porteurs du projet, chercheurs au laboratoire Navier, entendent ainsi favoriser le réemploi de matériaux sans démolir les bâtiments.
Autre exemple : avec leur projet de pré-maturation NDTRailway-4D, deux chercheurs des laboratoires LAMES et RRO ont pour objectif de réduire le coût de maintenance des voies ballastées par imagerie 4D multi-physique et jumeau numérique. Toujours dans le domaine de la mobilité, le projet Interrogateur d’un chercheur du laboratoire IMSE vise à mieux exploiter la fibre optique pour réduire le coût du monitoring en continu des infrastructures de transport.
Faire grandir les projets et s’articuler avec les PEPR
Lancé au mois de juillet, le 2e appel à projets Sci-ty – encore réservé aux membres du programme - s’est clôturé le 15 octobre. Les résultats sont attendus cette fin d’année. « Nous souhaitons un processus rapide » souligne David Chupin qui précise également que les prochains appels à projets seront ouverts à tous, pas uniquement aux établissements membres du consortium. « L’enjeu désormais est de réussir à faire avancer ces projets, c’est-à-dire qu’il y ait un maximum de projets en pré-maturation qui évoluent vers la maturation, et de projets en maturation qui se concrétisent par la création d’une start-up ou par un transfert à une entreprise existante. » Autre ambition des partenaires de Sci-ty : s’articuler avec les Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) VDBI et « Mobilité Digitalisée et Décarbonée » (MOBIDEC)**, destinés à lever les verrous scientifiques des principaux enjeux de transition socio-économique identifiés par les stratégies nationales d’accélération pour l’innovation. « Nous souhaitons créer un continuum : réussir à faire entrer des projets sélectionnés par les PEPR en phase de pré-maturation » projette David Chupin.
* 200 projets de pré-maturation et 50 de projets de maturation
