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Luxondes : de la mesure à la représentation des ondes

Avez-vous déjà vu des ondes électro-magnétiques ? Grâce au « Scanphone » de Luxondes, une spin-off issue du LEOST, il est possible d’en découvrir une représentation en couleurs et volume. S’il s’agit, bien sûr, d’une modélisation graphique, elle permet aux utilisateurs ou fabricants de composants électroniques d’améliorer la perception du phénomène afin d’en faciliter le traitement.


Parce que tous les équipements électroniques émettent des ondes électro-magnétiques susceptibles de parasiter les données des microprocesseurs environnants, leur mise sur le marché est conditionnée à l’obtention d’une certification délivrée par un organisme de contrôle qui valide leur niveau d’émission comme leur degré de protection. Cette règle, valable aussi bien pour les composants d’un poste de radio que pour ceux d’un avion de ligne, contraint les fabricants à un examen précis des rayonnements émis, réalisé dans les chambres anéchoïdes de laboratoires CEM (Compatibilité Électro-Magnétique) à l’aide de scanners et d’analyseurs de spectre. C’est à une simplification de ce processus que travaille Luxondes, spin-off du laboratoire LEOST (Laboratoire Électronique, Ondes et Signaux pour les Transports) créée en 2012, en développant des outils permettant une visualisation immédiate et facilement interprétable des mesures effectuées.

Voir les ondes en 3D et temps réel

« Quand on parle d’ondes électromagnétiques on pense à Maxwell ou à des formules mathématiques mais on visualise rarement les rayonnements eux-mêmes, explique Jean Rioult, responsable de la plate-forme CEM du LEOST et co-créateur de Luxondes avec Jean-Luc Darroman. Notre idée était de passer de la mesure à la représentation en cartographiant les données relevées, en 3D et en temps réel. Un peu comme ce que fait une caméra thermique par rapport à un thermomètre, pour prendre un parallèle simple. » Simplicité est le maître mot qui s’impose lorsqu’on écoute Jean Rioult parler d’ondes électromagnétiques. Les explications qu’il donne de ses travaux paraissent en effet si simples qu’on en oublierait presque les années de recherches, d’expérimentation et de prototypage ayant conduit à la mise au point du Scanphone, dernier outil en date développé par Luxondes.

Entré en 1992 au laboratoire CEM de l’INRETS (Institut National de Recherches sur les Transports et leur Sécurité), Jean Rioult suivra le développement de la structure lors de sa fusion en 2011 avec le LCPC (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées) pour devenir l’Ifsttar puis l’Université Gustave Eiffel en 2020. Spécialiste de la mesure des ondes électro-magnétiques, l’ingénieur se met en tête d’élaborer un moyen de produire une représentation visuelle de celles-ci. « La première idée a été de placer des capteurs sur un anneau dont la rotation convertissait l’énergie électro-magnétique en dégradé de couleurs. J’ai eu une sorte de déclic en manipulant un soir un jeu lumineux que j’avais acheté pendant des vacances. » Nous ne sommes pas loin de la pomme de Newton.


Une idée lumineuse

Cette idée conduira à la création par Luxondes, en 2012, d’un premier appareil : le Gyroscanfield. « Les résultats étaient satisfaisants mais l’objet volumineux, complexe à mettre en œuvre et cher à fabriquer. En utilisant les mêmes capteurs, nous avons ensuite conçus la dalle Radio Wave Display qui affichait directement le rayonnement émis par un objet dans une gamme de fréquences, puis en nous appuyant sur l’avancée des recherches en matière de réalité augmentée, nous avons mis au point le Scanphone. » Fruit de cinq années de R&D menées au sein du LEOST en collaboration avec le laboratoire PIRVI/CRIStAL de l’Université de Lille, le Scanphone est composé d’un capteur connecté à une interface électronique reliée à un smartphone, le tout monté sur une poignée articulée qui facilite la manipulation et le transport de l’appareil. « Dans le principe, il s’agit de placer une grille dans un environnement de réalité augmentée et de venir la remplir avec les valeurs correspondant aux rayonnements enregistrés par le capteur. On modélise ainsi l’ensemble des ondes émises par l’équipement étudié, que l’on peut analyser au niveau fréquentiel mais aussi temporel. L’objectif était de proposer un appareil de mesure fiable, facile à utiliser et portable. » Pari réussi puisqu’une soixantaine de Scanphones équipent aujourd’hui des entreprises comme Thales, Safran, Airbus, Renault ou encore le coréen LG.

Luxondes ne compte pas pour autant en rester là : « Nous allons continuer à innover dans les capteurs. Aujourd’hui, le Scanphone en propose six, différenciés par le type de mesures qu’ils permettent de réaliser ou la gamme de fréquences qu’ils couvrent. Il est possible d’en concevoir d’autres, répondant à des caractéristiques très spécifiques voire personnalisées. Nous avons également de nouvelles idées, toujours en rapport avec la réalité augmentée ou les outils connectés. »

 


Interview de Jean Rioult, responsable de la plate-forme CEM du LEOST et co-créateur de Luxondes avec Jean-Luc Darroman.

Pour aller plus loin, consulter le site de Luxondes :
https://luxondes.com/accueil/

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