Le 22 octobre 2020, l’équipe D.Clic (voir encadré) du Centre d'Innovation Pédagogique et Numérique (CIPEN) invitait les enseignants responsables de la licence de Lettres à un atelier d’intelligence collective. L’objectif de ce rendez-vous ? Initier une collaboration destinée à faire évoluer la licence. D’une durée de 3 ans, l’accompagnement du CIPEN porte notamment sur l’élaboration d’une approche par compétences au sein de la licence de Lettres : « Cette approche consiste à rendre visible et lisible les compétences que les étudiants vont pouvoir développer tout au long de leur cursus, explique Nathan Hobigand, conseiller pédagogique au CIPEN. Elle représente une opportunité d’enclencher une forte dynamique de collaboration au sein de l’équipe pédagogique. L’idée en effet est que les enseignants s’emparent de ce sujet pour s’entendre sur ce qu’ils attendent de leurs étudiants en termes de compétences, comment ils les acquièrent et comment elles sont évaluées. L’approche par compétences apporte de la valeur ajoutée et de la cohérence à une formation. C’est aussi un moyen de valoriser le cur-sus comme le travail des enseignants. »
« L’approche par compétences apporte de la valeur ajoutée et de la cohérence à une formation »
Après plusieurs mois de travail collectif et réflexif, les enseignants de la licence de Lettres et l’équipe D.Clic ont abouti au premier référentiel d’activités et de compétences contenant l’acquisition des connaissances d’une licence générale de l’Université Gustave Eiffel. « Nous leur avons seulement fourni la méthode – issue de la didactique professionnelle – et les outils. Le gros du travail, ce sont les enseignants qu’ils l’ont fait » souligne Nathan Hobigand. L’approche par compétences nécessite un véritable changement de paradigme : « Il faut d’abord penser par activités, au sens professionnel, plutôt que par cours car les compétences s’acquièrent par l’action. Leur premier travail a donc été de regarder les mé-tiers auxquels prépare la Licence - enseignant, professeur des écoles, communicant, journaliste, artiste, éditeur… et de déterminer les activités professionnelles qui sont liées à ces métiers. De ces activités on déduit des compétences. C’est seulement après que l’on détermine la réponse formation. »
Le référentiel d’activités et de compétences de la licence de Lettres comprend ainsi 4 activités de références : « Produire des écrits académiques », « Produire des écrits non académiques (professionnels et créatifs) », « Prendre la parole dans des situations variées (exercices académiques, vie à l’université, monde du travail) » et « Devenir acteur de sa réussite personnelle, académique et professionnelle ». « Les trois premières sont propres à la licence et la quatrième est une activité transverse qui concerne tous les étudiants de l’Université. Nous avons défini cette dernière avec le Service Information, Orientation et Insertion Professionnelle (SIO-IP) et le Service Commun de la Documentation (SCD), et les enseignants de Lettres ont choisi de l’intégrer à leur référentiel. C’était leur liberté, ce sont eux qui connaissent les activités et compétences développées au sein de leur mention. »
« Le référentiel d’activités et de compétences n’est que la première étape de notre accompagnement »
De ses 4 activités, les enseignants ont déterminé et décrit 24 compétences (20 disciplinaires et 4 transversales). On retrouve par exemple « Rédiger en français des écrits académiques », « Se constituer une culture littéraire, historique et artistique », « Gérer son temps et ses émotions », « Réaliser des contenus rédactionnels adaptés à l’environnement numérique », « Mener une recherche de données et d’information »… « Le Référentiel d’activités et de compétences n’est que la première étape de notre accompagnement, précise Nathan Hobigand. La deuxième, qui est en cours de préparation, consiste à travailler sur les modalités d’évaluation et de certification. Enfin, la dernière étape consistera à adapter les cours. Les enseignants conservent évidemment leur liberté pédagogique mais il devrait y avoir davantage de pédagogie active : jeux de rôle, projets, exposés… » À noter : le CIPEN accompagne également les licences de Sociologie, Histoire et Géographie sur les différents leviers de réussites pour les étudiant.es. « À terme, nous visons d’accompagner toutes les mentions de licence générale » conclu le conseiller pédagogique.
Le projet D.Clic
La démarche d’accompagnement du CIPEN s’inscrit dans le projet D.Clic. Financé par l'ANR dans le cadre du PIA 3, il bénéficie de 8,1 millions d’euros pour réaliser des « expérimentations en faveur des réussites des étudiants en 1er cycle ». D.Clic s’articule autour de trois leviers : « la mise en œuvre d’une approche par compétences », « la diversification des parcours » et « l’intégration de dispositifs en faveur de l’orientation et du savoir-devenir ».
+ d’infos sur D.Clic
https://dclic.univ-gustave-eiffel.fr





