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Rencontre avec

Amina Sellali, directrice de l’École d'architecture de la ville & des territoires Paris-Est (Éav&t)

Amina Sellali a été renouvelée au poste de directrice de l’École d'architecture de la ville & des territoires Paris-Est (Éav&t) pour la troisième fois en novembre 2021. Découvrez son parcours et ses projets.


Quel est votre parcours ? 

Je suis architecte diplômée de l’EPAU (Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme) d’Alger. Je suis venue en France pour faire un doctorat que j’ai obtenu en 2002. Pour assurer mon financement, j’ai eu la chance d’enseigner. J’ai ensuite fait une incursion au ministère de la culture en tant qu’adjointe d’une unité départementale d’architecture et de patrimoine dans l’Oise, expérience qui a duré peu de temps mais qui m’a énormément appris. Il fallait aller à la rencontre des administrés, échanger avec eux et faire preuve de persuasion pour les convaincre de faire évoluer leur projet. Puis j’ai rejoint l’École d’architecture de la ville & des territoires de Marne-la-Vallée en 2006 (devenue l’École d'architecture de la ville & des territoires Paris-Est), pour monter un DSA d’architecte-urbaniste (Diplôme de Spécialisation et d'Approfondissement). J’ai occupé le poste de directrice des études pendant plusieurs années avant d’être nommée en 2015 directrice de l’école. Je poursuis aujourd’hui mon troisième mandat. 

Être directrice de l’Éav&t, c'est quoi pour vous ? 

Pour moi, c’est contribuer à faire émerger des projets et/ou de les accompagner au mieux. Je vois mon rôle comme celui d’une facilitatrice, mettant en relation les personnes en veillant à la cohésion et aux équilibres de l’établissement. Mon objectif est de faire en sorte que tous les acteurs puissent concevoir des projets ambitieux ou se les approprier et trouvent au sein de l’école les moyens de les réaliser.

Que souhaitez-vous porter pour l’école ?

Dans le cadre du renouvellement de mon mandat, il y a quatre objectifs majeurs que je souhaite atteindre :

La première chose est de conforter l’ancrage de l’école dans l’Université Gustave Eiffel. Nous en sommes encore à un stade d’interconnaissance. Nous devons apprendre à travailler ensemble, partager des objectifs stratégiques tout en continuant à profiter de notre autonomie (fonctionnement spécifique, conseil d’administration…). Nous sommes une petite structure, avec des moyens plus limités qu’à l’université, mais avec aussi beaucoup de souplesse et d’agilité. Nous pouvons nous enrichir l’un l’autre. Il faut que notre collaboration soit un gain pour les deux entités.  

Ensuite, c’est de travailler sur le rayonnement national et international, notamment au niveau de l’appui aux politiques publiques. J’ai l’ambition que l’école soit identifiée comme une ressource pour les collectivités, les entreprises, etc.

Le troisième objectif est de renforcer l’insertion professionnelle des étudiants et étudiantes. L’École d’architecture de la ville & des territoires a été la première école d’architecture à mettre en place l’apprentissage et nous voulons conforter et amplifier ce positionnement. Je souhaite trouver le moyen de soutenir l’insertion professionnelle de nos diplômés et nos étudiants en difficulté. Je crois au continuum de l’école avant et après le diplôme. 

Enfin, je souhaite que nous renforcions la recherche au sein de l’école. Nous vivons certes une montée en puissance de notre laboratoire qui est désormais une composante de recherche de l’université, nous avons dépassé les 10 doctorants, mais nous devons encore progresser, mieux articuler enseignement et recherche de façon naturelle et complémentaire. 

Quelles sont les valeurs que vous souhaiteriez porter pour l’école ?

Il y a deux valeurs que j’aimerais conduire de pair et de façon concomitante : excellence et ouverture. L’école dispose d’une équipe enseignante d’élite, avec des architectes de renom qui exercent et enseignent en France et à l’étranger. Tout cela rejaillit bien sûr sur la qualité de la formation et des recherches que l’école conduit. Ceci étant dit, elle est implantée dans un territoire particulier : nous sommes en grande banlieue et non à Paris. Nos étudiantes et étudiants présentent des profils diversifiés auxquels nous tenons. Cette ouverture à tous est une richesse à laquelle nous sommes très attachés. Il nous faut donc accompagner nos élèves et les soutenir afin de laisser le moins de monde au bord du chemin. 

Y a-t-il un message que vous souhaiteriez adresser au personnel de l’établissement ?

Au sein de l’université, avec les écoles membres (ESIEE Paris et ENSG) et le deuxième établissement-composante (EIVP), nous avons fait le choix de rejoindre le nouvel établissement public expérimental car nous pensons que l’enseignement supérieur et la recherche de nos écoles s’enrichiront du contact et des frottements avec l’université et réciproquement. Les écoles ont un fonctionnement particulier et des spécificités dont l’université pourra à son tour tirer profit. L’ambition est que chacun trouve sa place. Cela prendra du temps, mais nous sommes sur la bonne trajectoire. Selon moi, il n’y avait pas d’autres possibilités que rejoindre le projet Université Gustave Eiffel. C’était une évidence et ça l’est d’autant plus aujourd’hui que pour faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés, il est indispensable de décloisonner, d’aller vers la pluridisciplinarité, de travailler ensemble, de s’enrichir des compétences de l’autre, tout en gardant les spécificités de chacun. Un avenir prometteur en somme !

Portrait chinois :

Si vous étiez :

  • Un bâtiment ? le cabanon de Le Corbusier : sobriété mais complétude de l’architecture (Roquebrune Cap Martin)
  • Un matériau ? la pierre de taille : durable et naturelle
  • Une technique de construction ? la pierre sèche : simplicité, bon sens et expérience.

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